En vrac sur les problématiques de l'information scientifique

En vrac sur les problématiques de l'information scientifique

Dans la continuité de la question de la La bataille de l'information soulevée par Lê et d'un précédent live du Grand Labo : Journalisme scientifique à l'épreuve du coronavirus voici 3 nouveaux échanges sur les problématiques de l'information scientifique...

L'information scientifique au temps du coronavirus

Une master class du réseau CFJ Alumni (Centre de formation des journalistes) avec la participation de Mylène Ogliastro, virologue, INRAE et Nicolas Martin, journaliste, France Culture. Animée par Auriane Loizeau et Laurence Serfaty.

https://www.youtube.com/watch?v=eJEk5LsZhS8

La science à l’ère du sensationnel : comment ne pas se faire manipuler ? (Table ronde Futura)

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, nous sommes submergés d’informations provenant de canaux différents : réseaux sociaux, télévision, ou encore les sites Internet. Comment démêler le vrai du faux sans être un scientifique aguerri ?

Pour trouver un début de réponse à cette épineuse question, le journaliste de Futura Julien Hernandez anime une table ronde, accompagné de trois invités de marque : 

  • Juliette Ferry-Danini, docteure en philosophie des sciences et de médecine, spécialiste de l'éthique médicale, 
  • Sebastian Dieguez, docteur en neuroscience et psychologie cognitive. 
  • Thomas Durand, alias Acermendax, vidéaste de la chaîne Youtube La Tronche en Biais et docteur en biologie.

Il sera question d'expertise, de confiance, de méthode, d'esprit critique et de la difficulté qu'il y a à ne serait-ce que définir ces notions !

https://www.youtube.com/watch?v=t3HLGx-GAwA

AskMeAnything feat. Nicolas Martin [La Méthode Scientifique]

#GrandLaboLive avec Nicolas Martin, journaliste scientifique, animateur de "La Méthode Scientifique". Comment prépare-t-il sa chronique "Radiographies du coronavirus" ? 

Quel regard porte-t-il sur la crise sanitaire actuelle ? Y aura-t-il selon lui un avant et un après COVID19 sur la façon de passer la science ?

https://www.youtube.com/watch?v=Rb_KZGqaHu0

 

Tentative de résumé...

  • Les médias ont une problématique d'experts, les sciences sont complexes, savoir bien vulgariser et être bon orateur n'est pas donné à tout le monde, les experts "bons clients" sont rares, mais...
    • Paraître expert sans l'être est possible, se tromper en tant qu'expert est possible, être un expert populaire et incompétent c'est possible ; rester vigilent est une nécessité tant pour les journalistes que pour le grand public.
    • Un bon expert devrait maîtriser son égo, il devrait mettre en avant le consensus et non son opinion personnelle (en tout cas pas sans le préciser explicitement)
    • Un bon expert devrait faire preuve d'humilité, la science est lente et collaborative, elle est le produit du travail de multiples équipes. Le scientifique génial travaillant seul dans son labo est un mythe tout juste bon pour le cinéma.
    • Un bon expert devrait faire preuve de prudence, évoquer des résultats préliminaires ou même récents devrait s'accompagner des avertissements adéquat. De même il devrait éviter de s'exprimer "en tant qu'expert" en dehors de son domaine de compétence (et les journalistes devraient veiller à vérifier ces domaines de compétences avant de l'interroger).
  • Malgré l'omniprésence des sciences dans nos sociétés, nos journalistes d'information générale ont un manque de culture et de formation aux sciences.
  • Les médias ont globalement un problème de sous-effectif en journalistes scientifiques (ou formés à la communication des sciences).
  • Nous public avons une tendance à la "fascination du pire" qui amène facilement à penser que "tout est toujours pire que ce que l'on veut bien nous dire", fascination parfois alimentée et exploitée par les médias...
  • Collectivement nous avons une appétence pour les sciences mais faute de culture (problématique d'éducation initiale ET d'information continue) nous nous faisons facilement berner (par des faux experts, par des annonces trop hâtives, par des erreurs, par des déformations, ...).

Tout cela produit des traitements médiatiques parfois catastrophiques pour des sujets graves qui mériteraient évidement bien mieux...

Par ailleurs on peut retenir :

  • L’immédiateté des médias "en continu" (et recherchée par le grand public ?) n'est pas compatible avec le déroulement normal des sciences.
  • La controverse fait partie des sciences, l'incertitude et le doute en sont la base.
  • Généralement inintéressants ces mécanismes sont actuellement exposés au grand public, ce processus de contradiction est normal et nécessaire à la production d'un consensus.
  • Le consensus est le plus fort niveau de preuve, c'est l'expression d'un accord global des résultats de différentes équipes.
  • Mais toujours jusqu'à preuve du contraire : La science ne délivre pas de "vérités définitives", elle permet d'identifier ce qui est le plus vraisemblable "dans l'état actuel des connaissances"...

Accepter une part inconfortable de doute et d'incertitude est nécessaire si on veut tenter de comprendre correctement les sciences. Bref, c'est compliqué...

 

1589230765.science.vs.eveything.else.jpe

Non Sequitur by Wiley Miller

Traduction rapide : 

  • La science contre "tout le reste"
  • Réponses
    • À gauche : Simple mais faux
    • À droite : Complexe mais juste

Parution : 12/05/2020

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